1972, un cabinet de curiosités elliptiques, Atelier 110

Voilà deux photos, côte à côte, celle de gauche est centrée sur une sérigraphie mise sous verre. Cette sérigraphie a été réalisée après que le jugement du procès de Burgos, en 1970, en Espagne, ait été rendu qui allait se traduire par l’exécution par garrottage d’opposants à la dictature de Franco. Imprimé sur papier journal, cette sérigraphie reprenait un élément inspiré du tableau de Picasso, Guernica qui était alors exposé au Musée d’Art Moderne de New York et que nous avions pu voir l’année précédente. La cinquantaine de sérigraphies que nous avions imprimés, nous les avions collées dans le centre de Lille.

La photo de droite reprend cette même « affiche ». A côté, deux autres sérigraphies réalisées à la même époque, l’une représente l’un de ces personnages de bourgeois dessinés par Daumier. L’autre représente un paysan cubain en armes qui laboure un champ avec, au dessus de lui, la représentation d’une combattante vietnamienne.

Nous sommes alors en 1972. La sérigraphie et les pratiques artistiques nous donnaient plus des raisons que des moyens pour vivre.

Atelier110

https://www.lemonde.fr/archives/article/1970/12/09/le-proces-de-burgos-est-aussi-celui-du-franquisme_2641548_1819218.html

Le procès de Burgos est aussi celui du franquisme

Un calme relatif régnait mardi en fin de matinée dans le Pays basque, où l’on ne compte plus que quelques milliers de grévistes dans les deux  » provinces maritimes  » de Guipuzcoa et de Biscaye. Des assemblées d’ouvriers se sont tenues dans de nombreuses entreprises pour décider s’ils maintiendraient l’arrêt du travail jusqu’au jour où seront connues les sentences du procès de Burgos, qui a repris ce mardi. Une violente manifestation groupant cinq cents personnes a eu lieu cependant dimanche soir à Durango, près de Bilbao, où la garde civile a procédé à douze arrestations. Dans les universités basques et à Madrid, la grève des cours continue.À Toulouse, une manifestation de solidarité avec les inculpés de Burgos a rassemblé dimanche soir quatre mille personnes à l’appel d’une quinzaine d’organisations de gauche. Il n’y a pas eu d’incident. En revanche, à Rome, la police a lancé des grenades à gaz pour disperser deux mille jeunes gens qui jetaient des pierres et des cocktails Molotov et tentaient d’attaquer l’ambassade d’Espagne.

Par MARCEL NIEDERGANG

Publié le 09 décembre 1970 à 00h00

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