Atelier 110, Une première tentative

Alors, Jean, 54 ans après ce premier essai de 1970, combien en as-tu réalisées de sérigraphies ?

Cette sérigraphie a été réalisée après que le jugement du procès de Burgos, en 1970, en Espagne, ait été rendu qui allait se traduire par l’exécution par garrottage d’opposants à la dictature de Franco. Imprimé sur papier journal, cette sérigraphie reprenait un élément inspiré du tableau de Picasso, Guernica qui était alors exposé au Musée d’Art Moderne de New York et que nous avions pu voir l’année précédente. La cinquantaine de sérigraphies que nous avions imprimés, nous les avions collées dans le centre de Lille.

Lorsque tu t’initiais à la sérigraphie -Tu es vite devenu un super pro…-, au sein de ce que l’on appelait par encore alors un « collectif », ensemble, nous nous posions la question de l’irruption de ces sérigraphies dans l’espace public. Nous avons su bien plus tard, qu’à côté de nous, dans un petit village voisin, un sérigraphiste commençait une démarche qui allait faire de lui un des artistes majeurs de cette fin de XX ème siècle, Ernest Pignon Ernest. Comme lui, nous affichions nos sérigraphies sur les murs des villes. Nous aurions pu, du, nous croiser, nous rencontrer. Nous avons toujours suivi ce qu’il faisait et continuons à le faire.

Depuis, tu as fait bien d’autres choses, bien d’autres productions artistiques et autres, tu as pratiqué toutes les impressions pour apprécier aujourd’hui la lithographie qui correspond mieux à tes principes écologiques et de parcimonie. Mais, aussi tu as fait et transmis bien d’autres choses. L’art ne t’as jamais suffi tu as toujours voulu arpenter le ciel, jouer avec le vent, les thermiques et les nuages. Lithographe et instructeur de vol à voile, plus bien d’autres indisciplines, voilà une vie bien remplie.

Lorsqu’on s’en parle, on se dit : on continue, rien à changer….

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