Metalu.net : artistes créateurs de technologies libres en économie solidaire

Metalu.net : artistes créateurs de technologies libres en économie solidaire

Résumé
Il s’agit de comprendre les logiques d’action et les positions d’acteurs au carrefour de la création artistique, de la recherche développement sur une technologie open source adaptée au contexte de la création artistique et de la médiation culturelle. Il s’agit aussi de comprendre à quelles conditions les activités basées sur cette technologie peuvent être viables en s’inscrivant dans une économie politique sociale et solidaire.
La recherche vise ainsi à éclairer les relations entre les dimensions artistiques, techniques et économiques. Ces relations peuvent être envisagées sous l’angle des caractéristiques esthétiques des productions et savoirs techniques. Elles peuvent aussi être envisagées sous l’angle des spécificités des développements technologiques que requièrent les productions artistiques. Mais, plus encore, il s’agit de comprendre comment des technologies spécifiques, développées dans le contexte de pratiques artistiques, peuvent être la base d’un développement économique pour les artistes qui en sont à l’origine. Nous développons cette réflexion dans l’action à partir d’un cas que nous constituerons en dispositif expérimental de recherche. Pour cela nous analysons les processus de création d’activités « Metalunet », en lien avec les pratiques artistiques d’un collectif d’artistes, Metalu A Chahuter, « fabricants de spectacles, inventeurs de machines à rêver et dispositifs interactifs ».

1. Contexte, enjeux et objectifs

1.1. Contexte

La recherche intervient en relation étroite avec les évolutions et mutations que connaissent aujourd’hui les collectifs d’artistes, en particulier ceux nés dans le domaine du spectacle vivant et de la conception d’installations interactives avec le public. Elle intervient aussi dans un contexte de forts questionnements sur l’évolution des métiers, des statuts et des organisations dans le secteur de la création artistique et, plus généralement des métiers de la culture. Ce contexte est aussi celui du ralentissement de la croissance de financement public pour la culture, voire de la réduction de ces financements. Dans le même temps, à l’instar de la région Nord Pas de Calais, beaucoup de Régions ont fait du secteur créatif et culturel l’un des piliers de leur futur développement économique. C’est le cas de l’ex Région Nord Pas de Calais qui avait fait du secteur « Images Numériques, Industries Créatives et Culturelles » l’un de ses six Domaines d’activité stratégique.
Une forte actualité politique et économique se fait jour pour envisager ce que pourraient être les chemins pour faire de ce secteur un moteur de développement économique en même temps qu’il est au cœur des politiques publiques. Plus que dans d’autres secteurs les activités caractéristiques de ce secteur sont confrontées à des enjeux politiques, sociaux, technologiques et économiques majeurs.
C’est tout d’abord l’enjeu du financement des politiques publiques dans le domaine culturel comme dans tous les domaines qui touchent aux politiques sociales, aux politiques éducatives, aux politiques de soutien à l’exercice de la citoyenneté. Tout autant que leur financement, c’est la conception même de ces politiques, leur construction en lien avec les publics dans l’exercice de leur citoyenneté qui est en cause. Les enjeux technologiques ne sont pas moindres. La réflexion sur les transformations que connaissent les domaines artistiques et culturels au travers des processus de création, production, diffusion, médiation, conservation, etc. sont indissociables de celle qui se fait jour sur les technologies qui les rendent possibles et qui sont même support et au cœur même des processus de création. Ce qui se passe avec les technologies numériques est là pour le montrer. Si le développement des techniques ne s’est jamais opéré dans une neutralité sociale et politique, c’est encore moins le cas aujourd’hui avec l’essor de la technologie open source après que la question de la gratuité et de la libération des logiciels soit désormais devenue incontournable.
Mais, ces questions trouvent un cadre d’expression plus global lorsqu’elles rejoignent celles de la transition écologique, économique et politique qui est au cœur des enjeux actuels de société.
Ces problématiques et les recherches qui se développent pour les explorer forment l’arrière fond de notre proposition de recherche.
S’agissant de la création d’activités dans les domaines artistiques et culturelles, il nous faut évoquer aussi les interrogations qui se sont faites jour sur les processus de création, sur les formes organisationnelles, collectives et localisées, que ces processus de création se sont donnés depuis plusieurs décennies et qui connaissent un nouvel essor aujourd’hui. Les années 1980-1990 ont été marquées par l’essor des friches et des lieux culturels. Des travaux d’études et de recherches s’en sont faits l’écho, notamment lorsque les politiques publiques ont cherché à les soutenir. Les réflexions sur les « nouveaux territoires de l’art » (Kahn, Lextrait, 2005) ont bien traduits l’émergence de ces nouvelles problématiques.
Aujourd’hui, les enjeux à l’origine de ces questions demeurent et se sont même renforcées, au fur et à mesure de l’aiguisement de ce qui est plus qu’une crise économique mais correspond à une tension totale entre des forces qui œuvrent pour la marchandisation accrue des activités créatives et culturelles et celles qui recherchent dans des alternatives politiques et économiques une solution pour le développement de ces activités.
Les processus de création d’activités et les trajectoires de positionnement économique et social de ceux qui en font métier, comme de ceux qui les pratiquent à titre amateur, sont au cœur de notre proposition de recherche.
Pour élaborer notre problématique de recherche et le dispositif de recherche qui nous permet d’explorer cette problématique, d’en dégager des enseignements et de tenter une première modélisation nous nous baserons sur le cas expérimental que représente la création d’une entité Metalu.net au sein du collectif d’artistes Métalu A Chahuter.

Voici comment les acteurs eux-mêmes présentent l’expérience Metalun.net :

« Depuis dix ans Métalu A Chahuter réunit des artistes qui explorent la création artistique dans des formats atypiques et évolutifs, selon des pratiques héritées des arts de la rue. Dans son fonctionnement, Métalu A Chahutera opté pour la mutualisation solidaire : ainsi, l’administration et les locaux sont mis au service de créations artistiques collectives.
L’expérimentation est au cœur de l’identité artistique du collectif : explorer le son et l’image comme langage poétique, faire de l’objet un passeur d’imaginaire, assumer la pluridisciplinarité comme moteur de création artistique. Ses spectacles ou installations mettent en jeu l’interactivité avec le public et l’environnement quotidien, l’expérimentation est un processus de création.
C’est dans cette démarche que, dès l’origine, plusieurs artistes se sont appropriés l’outil numérique, et rassemblent de nombreuses compétences dans des domaines d’activités multiples.
Métalu A Chahuter s’inscrit dans une nouvelle dynamique en mettant en avant les pratiques numériques développées par quelques artistes. Ce n’est pas une révolution en soi : les bases existent déjà. Il s’agit plutôt de révéler ce réseau d’artistes et leur multitude de compétences pour créer une extension à Métalu A Chahuter appelée Métalu.net selon une démarche libre et open source défendue par plusieurs artistes du collectif. La notion de bien commun y est démultipliée en s’intégrant dans un réseau de libre partage de pratiques, de projets, de techniques créés par quelques-uns et utilisés, dupliqués, modifiés, étudiés par d’autres. Le collectif rend visible un ensemble de compétences et d’expériences développées.
Métalu.net est un engagement artistique. Il s’agit de ré inventer des pratiques et des objets en créant de nouveaux assemblages, en élargissant le champ des possibles par l’open source, et en mettant en avant la sérendipité. C’est impliquer des publics et des artistes dans une volonté de partage.
La relocalisation de Métalu A Chahuter dans une nouvelle friche à Hellemmes-Lille, est l’occasion de développer Métalu.net comme une plateforme de ressources ancrée dans l’espace public réel et virtuel.
Ainsi Métalu.net se propose d’expérimenter les activités suivantes :
Un bureau d’étude alternatif pour partager avec le public à travers diverses formules (showrooms, geek parties, boums numériques, festilabs, créations participatives, etc.) ;
Un collectif d’artistes pluridisciplinaires qui participent à la production de spectacles et créent des technologies spécifiques dans une démarche libre et open source ;
Un lieu qui propose des accompagnements personnalisés pour des projets numériques développés par des étudiants, de jeunes artistes ;
Une mise à disposition d’outils pédagogiques qui répondent à des problèmes concrets (formations, interventions sur des thèmes spécifiques, création d’instrumentarium, etc.) ;
Des prestations de services sur mesure pour des demandes particulières ;
Une plateforme de ressources au service de d’artistes numériques mettant à disposition une base documentaire et des liens web vers des informations techniques ;
Un blog retraçant le processus créatif et technique de projets expérimentés. »

1.2. Position

Ainsi, notre recherche action se propose d’accompagner par une recherche action l’ensemble de la démarche de création des activités devant constituer l’entité Métalu.net.
Elle s’intéresse aux processus de création de ces activités, leur expérimentation, les études de faisabilité dont elles feront l’objet. Il s’intéresse particulièrement aux parcours de montée en capacités à prendre en charge ces activités de la part des artistes et des partenaires associés dans la création de l’entité. On cherche ainsi à mieux comprendre la construction des liens de cette nouvelle entité Métalu.net, non seulement avec l’entité Métalu A Chahuter, actuellement constituée en association, dotée d’un mode de gouvernance tout à fait spécifique, mais aussi avec les entités partenaires que sont déjà d’autres compagnies et collectifs d’artistes, des collectivités territoriales et des structures d’action publique, des centres de recherche, des écoles (des lycées, des écoles d’art ou d’ingénieurs, etc.), des entreprises (ordinaires ou relevant de l’Economie Sociale et Solidaire).
La compréhension de ces processus de création d’activités technologiques, pédagogiques, et autres, supports à la création artistique ne peut se faire sans un approfondissement de la connaissance du travail artistique, de la production artistique, de la diffusion de cette production, des activités de médiation et de co création avec les différents publics, etc. Elle aura aussi à envisager les conditions d’apprentissage des technologies de l’open source, et des technologies privilégiant l’auto construction (le Do It Yourself), la parcimonie et la robustesse des solutions techniques. Ces questions font l’objet de nombreuses recherches sur lesquelles nous nous appuierons.
Les processus de création d’activités et de valorisation économique de ces activités devront être analysées finement et passées au crible des modèles économiques et sociaux de l’ « entreprendre » et de l’  « entreprise » qui en est le résultat. Il nous faudra examiner en quoi les processus de création d’une entité porteuse d’activités ayant à assurer la viabilité des personnes relèvent de logiques dites entrepreneuriales, que ces logiques soient celles de l’entrepreneuriat ordinaire ou celui souvent qualifié de social. Il nous faudra voir en quoi ils relèvent de processus similaires ou différents. Plus spécifiquement il nous faudra examiner en quoi la référence à l’open source, mais plus encore à des choix de valorisation économique puisés dans les logiques de l’économie solidaire, ou les logiques plus émergentes, associées à la notion de « bien commun » ou de « commun », nous amènent à reconsidérer ces modèles de l’entreprendre au profit d’une nouvelle problématisation. Ces questions sont désormais abordées dans le champ de recherche ouvert sur la question des communs et des potentialités de l’économie numérique. Notre projet apportera une contribution à ce champ de recherche.
Mais ces questions sur l’entreprendre ne peuvent être dissociées de celles qui portent sur la construction des positions sociales et professionnelles des acteurs eux-mêmes, notamment ceux engagés dans la réalisation de ces activités. La question des statuts d’emploi et des formes de rémunération est alors essentielle à aborder. Elle le sera particulièrement au travers de la réflexion que nous fournira notre dispositif expérimental à ce sujet. Les acteurs sociaux engagés dans la création de cette nouvelle entité Métalu.net relèvent de différents statuts d’emploi (salariés partiels, intermittents du spectacle, autoentrepreneurs, essentiellement). La démarche de maquettage et d’expérimentation des nouvelles activités et situations de travail sera également pour eux un exercice de construction et d’expérimentation de formes d’emploi et de rémunération spécifiques. Sur ces questions également nous pourrons nous appuyer sur des recherches en cours.
Cette caractérisation des formes d’emploi, de rémunérations ne pourra s’exonérer d’une réflexion plus spécifique considérant qu’elles auront à composer des positions sociales et professionnelles associant des capacités d’artiste, de créateur, constructeur, voire vendeur, de solutions techniques, de développeur et codeur informatique, de pédagogue en technologies open source, de médiateur culturelle, d’organisateur et de coopérateur gestionnaire d’entités économiques, etc.
L’originalité de la problématique ainsi définie est d’articuler ces différents niveaux de réflexion et de problématisation en nous appuyant sur les travaux les plus récents en socio économie du travail et des organisations, notamment sur les nouvelles approches centrées sur les communs.

1.3. Objectifs

Tel qu’il est positionné, notre projet vise les objectifs suivants :

Construire un dispositif expérimental original de recherche action qui associera des chercheurs (s)
(sociologues, socio économistes, informaticiens, spécialistes des formes artistiques), des artistes-concepteurs-producteurs de technologies, des professionnels publics et privés de l’action publique, en matière de politique culturelle et de développement économique, ESS notamment ;
Dégager des éléments significatifs de compréhension des processus de création d’activités, viables économiquement, au carrefour du développement technologique en open source (par de la cession de technologies, de la prestation de compétences en réalisation et formation), de la production d’œuvres artistiques et de la recherche développement sur ces questions ;
En dégager des enseignements en termes de modèles économiques et de durabilité des parcours des organisations économiques créées ;
Dans l’hypothèse où la solution organisationnelle expérimentée pour la nouvelle entité serait une forme coopérative, cela apporterait des éléments intéressants à la discussion en cours sur l’entreprendre dans le secteur des industries créatives et culturelles ;
Spécifier les conditions et les particularités des appuis publics et privés aux processus de création d’activités dans ces contextes particuliers des industries créatives et culturelles ;
Positionner ces formes d’appuis par rapport aux formes existantes de l’entrepreneuriat ;
Contribuer en cela à une réflexion plus globale sur la création d’activité en économie solidaire ;
Contribuer aussi à la réflexion sur les formes d’emploi et de rémunération, notamment en explicitant les enjeux autour des formes alternatives, contributives et solidaires ;
Plus globalement, contribuer à la caractérisation de ces positions et postures socio professionnelles d’artistes-technologues-chercheurs-médiateurs culturels, correspondant aux entités créées pour répondre aux défis de ces activités émergentes ;
Développer des approches intégrant ces différents niveaux de résultats pour contribuer à une réflexion plus globale en termes de fabrique du social et des mondes sociaux économiques sur les territoires concernés ;
Le caractère innovant de la recherche proposée tiendra alors tout autant dans l’intégration des résultats portant sur les formes organisationnelles, les processus de coopération, les trajectoires d’emploi, etc. que dans chacun des domaines de réflexion eux-mêmes.

2. Programme de travail

2.1. Présentation du programme de travail

Notre programme de travail comporte la mise en place d’outils de travail collaboratif nécessaires à notre démarche de recherche action.
Nous avons établi des partenariats diversifiés en matière de recherche et de recherche développement. Concernant les partenariats de recherche, nous développons nos liens avec des chercheurs en sciences sociales, tant ceux qui s’intéressent au secteur créatif et culturel que ceux en socio économie de l’open source, des économies alternatives et des communs, et dans le domaine de l’ESS. Nous le faisons dans la continuité de relations déjà établies avec ces communautés scientifiques et de notre participation à plusieurs séminaires sur ces questions (par exemple le séminaire EnCommuns, autour de Benjamin Coriat, le RIUESS, réseau interuniversitaire en ESS, etc.). En nous appuyant sur des liens déjà établis par les représentants des collectivités territoriales associés au projet nous développons des coopérations avec plusieurs laboratoires de recherche spécialisés sur les technologies numériques et informatiques, ainsi qu’avec des organismes et entreprises labellisées « French Tech » (www.lille-is-frenchtech.com).
Pour mener notre démarche d’expérimentation, au cœur de notre programme de recherche action nous définissons les situations expérimentales dans chacun des domaines d’activités qui devraient constituer les axes de développement de l’entité Metalu.net et de ses opérateurs.

Au terme de notre pré enquête et à titre d’hypothèses on peut considérer que les domaines d’activités envisagés sont les suivants :

Domaines d’activités, axes de développement de Metalu.net : hypothèses

A. Technologies libres pour la création artistique
Autour de Fraise, et des logiciels Pure Data, etc…
Vente de cartes et de kits
Vente directe (ce qui suppose de les produire)
Cession indirecte via un partenariat avec un fabricant, diffuseur…

Production de solutions techniques à différents niveaux de coopération sur les projets
Conception réalisation de machines, d’installations…
Assistance à Direction artistique
Réalisation technique

Prestations techniques sans co production artistique
Sur base de cahier des charges
Réalisation, assistance technique

Centre de ressources (physique et numérique)
Catalogue des produits et systèmes
Documentations techniques
Tests

Lab technique
Un lieu physique,
un atelier pour développer les techniques
un lieu d’échange R&D

B. Communiquer Accompagner Partager les technologies libres pour la créativité
Concevoir et animer des ateliers et autres dispositifs de formation….
Les contextes
En réponse à des AAP, des commandes publiques, lors d’événements publics
Participation à des travaux en résidence
A l’initiative de Metalunet, Propositions

Les formats
Bidouille, DIY
FabLab Artistique
Coder Programmer Créer (initiation)
Coder Programmer Créer (avancé)

Les publics
Quartiers
Ecoles, Lycées
Universités- Ecoles d’Ingénieurs
Ecoles d’Art
Formateurs

Les partenariats
Makers
Formateurs
Ingénierie Pédagogique

C. Recherche & Développement au carrefour de la création artistique et de la technologie du libre
Domaines
Artistique / Technologies Numériques / Open Source
Les formes Artistiques au regard de leur production technique
Les processus CLRS (Cheap, Lean, Robust, Self)
Pensées de la machine, de l’image et du son, (à partir de l’esthétique propre à « Metalu ») (ex. Ecriture Multimédia de l’Image, Ecriture Musicale de l’Image,)
Médiation culturelle par la machine, l’installation, le son et l’image
Participation à la communauté Open Source / Libre

Les projets et leurs financements
Réponse à des AAP
Partenariats avec Labo de recherche, d’écoles,
Appels à financements solidaires, Cigales,
Mécénat
Financements Participatifs, plateformes de crowdfunding, par exemple des sites comme Gratipay, Patreon

D. Etendre les activités (conception et réalisation techniques) vers d’autres secteurs économiques et sociaux
Domotique, autres secteurs
Distribution, salons, showrooms,…
Démonstration expérimentation scientifique (installations, machines, image et son, interactivité)
Communication, exposition (installations, machines, image et son, interactivité)

Notre programme de recherche porte aussi sur l’analyse des dispositifs d’appui et d’accompagnement existant pour les porteurs de projets de création d’activités et d’entreprises, éventuellement plus spécifiquement dédiés aux secteurs créatifs et culturels et en ESS.
Il porte également sur l’examen des parcours et des trajectoires professionnels en explorant les potentialités que représentent différents statuts d’emploi. Nous développons cette dimension de la recherche par enquête auprès des structures et organismes publics et privés intervenant dans ces processus de socialisation professionnelle.

2.2. Description des tâches

Pour les chercheurs :
Conception des dispositifs de recherche action ;
Veille scientifique sur les différents domaines ;
Etablissement des partenariats et des bases comparatives en lien avec les chercheurs partenaires ;
Observations participantes au cours des expérimentations sur la conception et réalisation des opérations dans les différents domaines d’activités ;
Organisation et animation des ateliers et séminaires de travail avec les partenaires de la recherche ;
Maitrise d’œuvre dans l’analyse pour l’établissement des résultats, l’élaboration de des documents de synthèse, leur rédaction et leur communication.

Pour les acteurs (engagés professionnellement au sein de l’expérience Metalu.net et les autres partenaires de la recherche) :
Documenter, sur base de grille élaborées préalablement, les contextes d’expérimentation sur la préparation et la réalisation des activités, leur valorisation économique (modèles et bilans économiques), les compétences mises en œuvre, les parcours professionnels associés à leur réalisation ;
Participer aux ateliers et séminaires de travail organisés à partir des expérimentations sur chacun des domaines d’activités explorés ;
Participer à la synthèse, la rédaction et la communication des résultats.

.2.3. Calendrier d’exécution

Le projet de recherche s’étalera sur une période de dix-huit mois.
Trois mois seront consacrés à l’état de l’art, la mise au point détaillée de la problématique, la construction des dispositifs de travail (expérimentations et ateliers de recherche).
Les expérimentations se dérouleront pendant une année, parsemée de rédactions intermédiaires
La mise en forme des résultats et des supports de communication prendra les trois derniers mois.

3. Les partenaires du projet

3.1. Présentation de chaque partenaire

Christian Mahieu, sociologue, chargé de recherche au CNRS- LEM- Lille Economie & Management (UMR CNRS 9221), secrétaire général de la Chaire ESS Nord Pas de Calais, il assurera la coordination scientifique du projet. Au titre de la Chaire ESS il anime un programme de recherche sur « les initiatives solidaires en communs ». Il coordonne également un projet dans le cadre du programme Chercheurs-Citoyens initié par la Région Nord Pas de Calais, projet CREACIT (Créativité Citoyenne). Ce projet concerne l’étude des processus de prise d’initiative solidaire et d’engagement citoyen dans les processus collectifs. Il a publié récemment plusieurs travaux portant sur les formes alternatives de création d’activités et d’entreprises.
Olivier Perriquet, docteur en informatique, est enseignant, responsable de la recherche dans deux écoles d’art, Le Fresnoy à Tourcoing et l’école Media Art de Chalon sur Saône.
Sébastien Plihon, ingénieur, travailleur indépendant, est impliqué dans les collectifs locaux et nationaux qui œuvrent dans les champs de l’innovation sociale et numérique. Il représente Catalyst, collectif d’acteurs et de citoyens de la métropole lilloise qui s’engage pour dynamiser l’innovation sociale et les enjeux liés aux communs et au libre. Ce collectif est porté juridiquement par l’association ANIS , qui a pour objet la valorisation, la réflexion et l’animation autour du web solidaire, des usages citoyens et solidaires des Technologies de l’Information et de la Communication (TIC), de l’innovation sociale et numérique.
Perrine Rohart est administratrice de Métalu A Chahuter, association porteuse du projet de recherche.
Antoine Rousseau, ingénieur ISEN, artiste au sein du collectif Métalu A Chahuter, est le principal créateur des technologies développées en open source au cœur du projet de création de Metalu.net.
Jean-Marc Delannoy, diplômé en automatique industrielle, artiste, concepteur d’installations numériques et de dispositifs pour le spectacle vivant (http://metalu.net/; www.metaluachahuter.com ).
Quatre autres artistes, tous développeurs de dispositifs techniques et informatiques, participeront également aux expérimentations et aux travaux de recherche dans le cadre du projet : Alain Chautard, Alain Terlutte, David Lemaréchal, Adrien Fauquenberg.
Jérôme Copin, Ville de Lille et Malika Bohem-Monnier, Métropole Européenne de Lille, qui soutiennent le projet Metalu.net seront également partenaires du projet de recherche action.

3.2. Rôle et implication

Organisme d’appartenance
Nom Prénom
Emploi actuel
Discipline
(si besoin)
Personne/ mois
Rôle / Responsabilité dans
la proposition de projet
CNRS – Chaire ESS
Mahieu Christian
Chercheur CNRS
Sociologie

coordination scientifique
Métalu
Rohart Perrine
Administratrice

coordination administrative du projet
Métalu
Rousseau Antoine
Artiste

Métalu
Delannoy Jean-Marc
Artiste

Le Fresnoy,
Ecole Média Art

Perriquet Olivier
Enseignant Chercheur
Artiste

Catalyst/ ANIS
Plihon Sébastien
Contributeur bénévole

Mise en lien partenaires innovation sociale et numérique

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Bégout Bruce, Brayer Marie-Ange, De Cauter Lieven, Watcher Serge. Fantasmapolis, la ville contemporaine et ses imaginaires. Rennes, Métiers de l’exposition, 2005, 123 p.

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